La meilleure argile se trouve entre 4 et 5 mètres sous la surface. À cette profondeur :
✔ Moins d’impuretés (sable, cailloux)
✔ Texture plus fine et plus malléable
✔ Couleur plus homogène après cuisson
Les potiers de Guellala considèrent cette argile comme "magique" en raison de ses propriétés uniques après séchage et cuisson.
En visitant le village de Guellala (capitale de la poterie à Djerba), vous remarquerez des cratères en forme d’entonnoir près du musée. Ce sont les entrées des tunnels d’extraction. Souvent, un artisan vous interpellera pour :
Expliquer le processus
Proposer une descente (supervisée) dans la mine
Montrer les étapes de préparation de l’argile
Pour accéder à l’argile, les artisans creusent en pente douce (45°) et façonnent :
Un escalier de terre (pour la circulation)
Des parois renforcées (limitant les risques d’éboulement)
Lors de ma première descente, j’ai ressenti :
???? Une chaleur humide étouffante (plus de 35°C)
???? Un taux d’humidité très élevé (difficulté à respirer)
???? Une pointe de peur (obscurité, étroitesse)
Seules quelques bougies éclairent ces boyaux sinueux – une méthode traditionnelle encore utilisée aujourd’hui.
Arrivé au fond, l’espace de travail mesure à peine 60 cm de haut ! L’artisan doit :
Travailler allongé ou accroupi
Extraire l’argile à la main ou avec des outils rudimentaires
Charger les blocs dans des paniers pour remontée
Malgré les précautions, les tunnels peuvent s’écrouler à tout moment, surtout après des pluies.
En profondeur, l’air est rare. Certains artisans utilisent des ventilateurs artisanaux, mais le risque d’asphyxie existe.
Douleurs dorsales (position de travail inconfortable)
Problèmes respiratoires (poussière d’argile)
Une fois remontée, l’argile passe par plusieurs étapes :
Épuration (retrait des dernières impuretés)
Malaxage (ajout d’eau pour homogénéité)
Séchage au soleil
Cuisson dans des fours traditionnels
Peu de jeunes Djerbiens veulent encore exercer ce métier extrêmement pénible et sous-payé. Pourtant, sans ces artisans, la poterie de Guellala – classée au patrimoine tunisien – pourrait disparaître.
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