Nichée à l’extrémité sud-ouest de l’île de Djerba, la commune d’Ajim se dévoile comme un port aux mille visages, où l’empreinte du temps se mêle aux traditions vivaces. À peine débarqué sur le rivage, on ressent l’alchimie subtile entre modernité et authenticité, entre la brise marine qui caresse les quais et le parfum des épiceries d’artisanat qui embaume les ruelles. Plus qu’un simple village de pêcheurs, Ajim est le témoin d’une histoire plurimillénaire, d’une culture métissée et d’une économie ancrée dans la mer, l’agriculture et l’artisanat.
Positionnée face au continent africain, séparée du littoral tunisien par le canal d’Ajim, la ville occupe un promontoire rocheux où le bleu profond de la Méditerranée contraste avec la blancheur crayeuse des falaises. Reliée à la côte par « le Bac », cette navette ancestrale transporte en vingt minutes pêcheurs, touristes et commerçants. Ajim profite ainsi d’une géographie stratégique : d’un côté la mer, source de vie et de richesse, de l’autre les palmeraies, oliveraies et vergers qui façonnent un paysage rural luxuriant.
Les premières traces d’occupation humaine remontent à l’époque carthaginoise, lorsqu’un comptoir nommé Tipasa s’élevait au sud de l’actuelle Ajim. Sous dominance romaine, ce port servait d’emporium, un relais pour le commerce transméditerranéen. Bien que les vestiges soient aujourd’hui engloutis sous les eaux tourmentées du canal, les récits des plongeurs et des pêcheurs d’éponges évoquent encore des ruines englouties, fragment précieux du passé.
Toute l’année, la communauté ajimmienne perpétue des rites et des coutumes profondément ancrés : en hiver, les familles se retrouvent pour tisser la laine, confectionner nasses et filets, tandis qu’au printemps et en automne, elles cultivent figues, dattes et olives dans la vaste palmeraie. Chaque année, la grande péréquation de pêche célèbre l’entraide : tous les pêcheurs s’associent pour pêcher et redistribuer le fruit de leur travail aux anciens et au marabout local, rappelant l’importance de la solidarité.
Ajim est réputé pour être le premier port de pêche de Djerba : mérous, pagres et poulpes abondent dans ses eaux, et jusqu’aux années 1960, la pêche aux éponges faisait la renommée de la ville. Aujourd’hui encore, les bateaux de pêche s’égrainent à l’aube, rentrant au crépuscule chargés de leur butin. Les criées s’animent quotidiennement sur le quai, tandis que les étals des poissonniers regorgent de produits frais, symbole d’un savoir-faire maritime préservé.
Lorsque la mer se retire pour laisser place aux filets et aux nasses, Ajim se pare d’un autre visage : celui des ateliers d’artisans. Savonniers, potiers, tisserands et forgerons y perpétuent les techniques ancestrales transmises de génération en génération. Les poteries de Guellala, transportées autrefois par bateau depuis Ajim vers la côte, témoignent du lien historique entre les deux localités, et les marchés locaux offrent aujourd’hui des pièces aux couleurs vives inspirées de la mosaïque méditerranéenne.
Au cœur de la médina, un dédale de ruelles pavées abrite des maisons traditionnelles à façades blanches, percées de petits moucharabiehs en fer forgé. Plusieurs bâtiments ont servi de décors au tournage de la saga Star Wars : la célèbre « Mos Eisley Cantina » et la demeure d’Obi-Wan Kenobi attirent les cinéphiles du monde entier. À l’écart, la mosquée souterraine de Mazrane, refuge des fidèles ibadites persécutés, invite à la découverte d’un pan méconnu de l’histoire religieuse de l’île.
De plus en plus, Ajim développe un tourisme responsable, axé sur l’écotourisme et la valorisation du patrimoine local. Les promenades à dos de cheval le long de la côte rocheuse, les randonnées à travers la palmeraie à pied ou à vélo, et les excursions en kayak dans le canal permettent d’appréhender la région de façon respectueuse. Des guides ajimmiens partagent les secrets des marais salants, des nids de flamants roses et des sentiers oubliés qui serpentent entre les dunes.
Au menu des petits restaurants familiaux, l’huile d’olive épaissit les tartes de blettes et les bricks croustillantes, tandis que le « caluyet » – ragout de viande de chameau ou d’agneau – s’accompagne de semoule moelleuse. Côté mer, la « garoufa », soupe aux poissons de roche, se déguste au clair de lune, et les poulpes mijotés à l’huile d’olive révèlent toute la richesse gustative des fonds marins. Le tout, arrosé de jus de grenade frais ou de thé à la menthe.
Les vergers d’Ajim fournissent figues, grenades et pastèques, transformées en confitures parfumées qui se vendent sur les étals. Les pâtisseries tunisiennes – baklawa, samsa et makroud – bénéficient ici d’une touche locale, parfois enrichie de dattes récoltées dans les oasiens autour de Sidi Jmour. Chaque morceau sucré raconte une histoire de terre et de traditions, à consommer sans modération.
Le calendrier ajimmien est rythmée par des fêtes religieuses et populaires. À l’Aïd-el-Kébir, les familles s’unissent pour des repas de partage ; à la Saint-Louis de Mazara (village voisin), la procession des pêcheurs honore saint Louis, arrivé en pèlerinage. Durant l’été, festivals de musique et expositions d’artisanat animent les ruelles, offrant aux visiteurs un aperçu du dynamisme culturel local.
Hormis « le Bac », qui reste le moyen le plus pittoresque pour rejoindre le continent, Ajim est desservi par la route régionale 209, qui relie la commune à Midoun et à l’aéroport de Djerba-Zarzis. Des minibars effectuent des lignes régulières vers Houmt Souk, la capitale de l’île, tandis que les taxis collectifs facilitent les déplacements vers les plages et les sites touristiques. Pour sillonner le village, la marche à pied reste la plus agréable, tant les distances sont réduites.
Comme beaucoup de petites communes côtières, Ajim fait face à des enjeux environnementaux : érosion du littoral, surpêche et préservation des écosystèmes marins. Des initiatives locales encouragent la pêche durable, le recyclage des déchets plastiques et la protection des zones humides. Parallèlement, le développement d’une offre hôtelière de charme et d’activités écoresponsables vise à booster l’économie tout en respectant l’équilibre fragile entre tourisme et vie locale.
Ajim n’est pas une carte postale figée ; c’est un lieu en mouvement, où l’histoire, la nature et l’humain s’entrelacent. Chaque ruelle, chaque filet de pêche, chaque odeur d’épicerie raconte une histoire unique, celle d’une communauté qui a su conjuguer héritage et modernité. Se promener sur le port au lever du jour, déguster un tajine de poulpe face aux phares de la côte africaine, explorer les sentiers de palmiers… autant d’expériences qui font d’Ajim une destination à découvrir au-delà des clichés, dans toute son authenticité.
Ajim se trouve à l’extrême sud-ouest de l’île de Djerba, en Tunisie. C’est le principal point d’entrée maritime vers l’île grâce au bac reliant le continent (Jorf) à Djerba.
Depuis l’aéroport international Djerba-Zarzis, Ajim est accessible en voiture ou taxi en environ 25 à 30 minutes. Il existe aussi des transports collectifs réguliers entre Houmt Souk et Ajim.
Ajim propose de nombreuses activités :
Visite du port et des marchés de poissons
Découverte des lieux de tournage de Star Wars
Excursions en mer et kayak dans le canal
Balades à cheval ou à vélo dans les palmeraies
Visite de mosquées souterraines et artisanat local
Bien que le littoral d’Ajim soit plus rocheux que sablonneux, certaines criques permettent de se baigner, surtout lors des marées hautes. Pour des plages de sable fin, il est conseillé de se diriger vers Sidi Jmour (à 10 minutes en voiture).
Ajim abrite plusieurs sites cultes de Star Wars, notamment :
L’entrée de la cantina de Mos Eisley
La maison d’Obi-Wan Kenobi
Ces décors sont facilement accessibles et identifiables sur place.
Les visiteurs peuvent acheter :
Produits artisanaux (poterie, vannerie, tissage)
Savons naturels et huile d’olive locale
Produits de la mer séchés (poulpes, boutargue)
Confitures artisanales de figue, grenade, ou datte
Parmi les spécialités locales d’Ajim :
Le caluyet (ragoût d’agneau ou de chameau)
La garoufa (soupe de poisson)
Le couscous au poulpe
Les bricks et salades méchouia
Le tout servi avec du pain frais, de l’huile d’olive djerbienne et du thé à la menthe.
Oui, de plus en plus d’initiatives locales soutiennent l’écotourisme : visites guidées nature, valorisation des produits du terroir, sensibilisation à la pêche durable et à la préservation du littoral.
Plongez dans l’histoire vibrante d'El Jem, joyau tunisien où l’Antiquité romaine rencontre le patrimoine méditerranéen. Son amphithéâtre légendaire, classé à l’UNESCO, raconte des siècles de gladiateurs, de courses de chars et de vie culturelle foisonnante. Découvrez comment cette cité hors du temps a marqué l’Afrique romaine et continue de captiver les voyageurs du monde entier.
Plongez dans l’histoire fascinante de Carthage, cité légendaire aux mille trésors. Entre ruines antiques, vestiges romains et paysages méditerranéens, explorez les secrets de cette ville mythique qui a marqué l’histoire. Un voyage dans le temps vous attend !
Nichée entre les flots bleus de la Méditerranée et les collines verdoyantes, La Marsa incarne l’élégance discrète de la côte tunisienne. Cette ville côtière, autrefois villégiature des beys, séduit aujourd’hui par ses plages immaculées, son architecture mêlant villas coloniales et résidences modernes, et son ambiance à la fois dynamique et apaisante. Que vous recherchiez des restaurants gastronomiques face à la mer, des balades historiques dans le vieux Marsa ou simplement un farniente sous le soleil, cette perle du golfe de Tunis promet une évasion envoûtante.
Perchée face à la Méditerranée, la Kasbah de Hammamet est bien plus qu’une simple forteresse : c’est un symbole intemporel de l’histoire tunisienne. Ses murs ocres, ses jardins parfumés et ses ruelles pittoresques racontent des siècles de conquêtes, de cultures et de traditions. Que vous soyez passionné d’histoire, amateur d’architecture ou en quête de panoramas à couper le souffle, ce joyau de Hammamet vous transporte dans un voyage sensoriel entre passé et présent.